mercredi 12 février 2014

Grand Theft Auto V (Xbox 360)


Dans Grand Theft Auto V sur Xbox 360, jeu en monde ouvert, le joueur enchaîne braquages et missions en incarnant alternativement ou simultanément 3 personnages pour la première fois dans l'histoire de la série : Michael, Trevor et Franklin. L'histoire se passe à Los Santos, l'une des villes de la région de San Andreas. Le jeu propose aussi un mode multijoueur en univers persistant pouvant accueillir jusqu'à 16 utilisateurs dans des modes coopératifs ou compétitifs.

Images :




GTA V est l'un des jeux les plus ambitieux dont la septième génération de consoles ait accouché. Plus de cinq années de développement et un budget record dépassant les 200 millions de dollars ont été nécessaires à la conception de ce blockbuster en puissance. Suffisamment puissant pour générer autant d'attente que la sortie des next-gen, le titre de Rockstar débarque plein de promesses. Disséqué durant des mois par sa communauté de fans, Grand Theft Auto V est enfin prêt à nous livrer tous ses secrets. Et si l'on tenait là le plus grand jeu de l'histoire ?

Retour à San Andreas ! Neuf ans après nous avoir conté l'histoire de C.J. dans les quartiers miteux de Los Santos, Rockstar réveille son Los Angeles virtuel, comme il le fit avec Liberty City dans GTA IV. Réinvitée, repensée, la cité des anges est devenue immense. Symbole de l'ambition du studio, la map couvre une surface effrayante, sans commune mesure avec les précédents open worlds signés de l'équipe écossaise. Le tout Hollywood (Vinewood dans le jeu) est là, et si l'aire urbaine n'habite qu'environ 20 % de la carte, les 80 % restants n'ont rien d'une flore abandonnée. Chaque pixel est susceptible d'accueillir une activité, qu'elle soit humaine ou animale, du désert de Grand Senora, véritable tiers-monde peuplé par des coyotes à Blaine County, prisé par les amateurs d'escalade et autres touristes abonnés au téléphérique. Et le cœur de Los Santos n'est pas en reste, riche de nombreux divertissements et reproduisant à sa sauce des lieux bien connus tels que Venice Beach ou Downtown. Terminez l'histoire et GTA V continuera de vivre, au rythme de ses milliers de PNJ, grouillants tels des abeilles dans un monumental essaim qui se découvre progressivement, en brouillard de guerre. Parfois un peu trop monumental d'ailleurs, au point que l'on essuie quelques mini freezes ou que l'on assiste à un affichage très tardif de certaines textures. Mais honnêtement, cela n'a pas la moindre incidence sur le plaisir de jeu.

A trois, c'est mieux

Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 288Les fans de San Andreas reconnaîtront rapidement ce quartier.
Pour la première fois dans l'histoire de la série, le joueur contrôle trois personnages. Une nouveauté qui en amène un tas d'autres et qui influe logiquement pas mal sur la progression et sur le scénario. Aux commandes de Michael, nous découvrons la vie d'un quarantenaire, braqueur de banques repenti, qui ne doit sa paisible retraite qu'à un accord avec l'équivalent du FBI. Père de famille médiocre, Michael est en conflit perpétuel avec l'humanité. Incapable d'assumer ses actes, le propriétaire d'une petite villa au nord de Los Santos est apte à enchaîner les headshots à la manière de John Marston dans Red Dead Redemption. Franklin est déjà plus en retrait. Enfant du ghetto, il gagne sa vie en vendant des voitures puis... en les volant pour son patron. Pilote chevronné, sa compétence lui permet de ralentir le temps pour zigzaguer dans le trafic à toute berzingue. Enfin, Trevor est de loin le personnage le plus haut en couleur. Psychopathe de son état, tueur sanguinaire, il vit dans une roulotte et se shoote à l'essence. Incontrôlable, auto-destructeur et menace pour la terre entière, il fut pilote dans l'armée avant d'être déclassé. Logiquement, sa haine permanente lui permet d'entrer dans une transe qui double les dégâts qu'il cause et atténue ceux qu'il encaisse. Une vraie machine à faire de la place sur la planète bleue.
Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 289Certains quartiers de Los Santos sont tout simplement sublimes.
Outre ces capacités spéciales, que j'estime d'ailleurs largement sous-exploitées durant l'aventure, chaque héros voit ses caractéristiques évoluer avec la pratique. Courez et vous deviendrez plus endurant, plongez et votre apnée se développera, pilotez pour maîtriser les transports aériens... De fait, l'architecture du jeu est plus complexe que celle des précédents GTA. Bien qu'ils sont amenés à se croiser encore et encore et à bosser ensemble, chaque perso a sa propre vie, ses propres habitudes, sa propre planque. Et dans un souci de cohérence, Rockstar a fait en sorte que chacun conserve son look, malgré des possibilités de personnalisation étendues. Si Michael est abonné aux costards-cravates, Franklin a davantage une allure de gangsta et Trevor celle d'un type qui n'a ni machine à laver ni goût pour la mode. Entrez dans un magasin de fringues et vous pourrez remédier à tout ça. Même chose pour les salons de coiffure, de retour, et qui adaptent leurs offres au type que vous incarnez. Modifier votre avatar est donc possible, mais péter la cohérence de l'univers ne l'est pas. Et c'est très bien comme ça. Mais au fait, comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Une simple pression sur la croix directionnelle permet d'afficher un switch puis de sélectionner le bandit à incarner. Hors mission, l'opération est possible à tout moment mais prend 20 bonnes secondes, le temps qu'un dézoom et rezoom s'opère sur la map. Plus classe que ça, tu meurs. Le souci du détail est tel que vous retrouvez toujours le personnage en mouvement. Il m'est arrivé par exemple de switcher dans Trevor lorsqu'il s’apprêtait à balancer un type depuis un pont au-dessus du freeway ou de cuver en slip sur une île perdue au milieu de nulle part.
Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 290Trevor n'est pas du genre à faire dans la dentelle.
En mission, le switch est tantôt automatique car scripté, tantôt fortement suggéré par la mise en scène, ou carrément manuel. Et si les gars sont à proximité l'un de l'autre, la transition est immédiate, sans effet superflu. Ainsi, et même si les embranchements ne sont pas si nombreux que cela, une mission peut être vécue plus ou moins différemment selon les choix de switch. Dans les faits, cette feature offre surtout la possibilité de couvrir plus de terrain ou de modérer les allées et venues lors de gunfights qui sont partis pour durer. Quoi qu'il en soit, les missions qui font appel aux trois héros simultanément sont assez rares et la position des mecs tellement définie que les switchs ne sont pas tant de la volonté du joueur que de celle des développeurs. Et pour preuve, le switch est parfois impossible. Assez dirigiste, la fonction n'en reste pas moins diablement efficace et franchement jouissive. D'autant que Rockstar a tout prévu et que si l'un des persos que vous n'incarnez pas est en difficulté, code couleur et indication sonore vous le signalent, le temps pour vous de le posséder et de régler son problème (une couverture défaillante, une vague d'ennemis trop massive, etc.).

PayDay

Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 291Les braquages sont particulièrement réussis.
Si le jeu comporte 70 missions principales d'une rare qualité, les plus marquantes sont celles qui concernent Michael, Trevor et Franklin à la fois. Et les plus riches et soignées sont de toute évidence les braquages, qui nécessitent préparation, choix tactiques et recrutement de renforts. J'aurais aimé qu'il y en ait davantage, mais un braquage peut demander trois ou quatre missions en amont avant d'être réalisable. A ce rythme, on ne peut s'étonner qu'il n'y en ait pas une ribambelle. Ainsi, avant d'être prêt à dévaliser une bijouterie ou à attaquer un fourgon blindé, vous devrez potentiellement vous fournir en munitions, véhicules (des plus classiques aux plus improbables, comme un sous-marin), masques ou combinaisons, voire même prendre des photos des caméras de surveillance ou de l'emplacement de l'alarme. Chaque détail compte et tant que vous n'avez pas tout planifié, la mission ne peut commencer. Une fois le matos réuni, Lester, le cerveau de la bande, vous présente un tableau criblé de photos, de données, de plans divers et variés. A l'issue de son explication, à vous d'opter pour l'une des deux approches proposées, bourrine ou furtive par exemple. Un choix cornélien qui n'a rien de frustrant puisque l'intégralité des missions du jeu peut-être rejouée, à la fois pour scorer et pour la réussir en adoptant une méthode différente.
Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 292Voici les masques que j'ai choisis pour un braquage. La classe, non ?
Il vous incombe également de recruter des éléments supplémentaires. Et s'il n'est pas possible d'en définir le nombre ni la fonction, c'est sur la fiabilité du complice que vous allez devoir trancher. Ainsi, un pilote peu expérimenté et donc, potentiellement médiocre, ne demandera qu'une petite part du butin. A l'inverse, parier sur un chauffeur compétent vous coûtera pas mal d'argent. Dans les faits, je n'ai cependant jamais senti qu'un braquage était plus facile avec des types onéreux ou plus compliqué avec des noobs. J'ai donc préféré économiser du fric et tout s'est bien passé. Cela dit, le principe est vraiment sympa et permet de casser la linéarité de la progression. C'est aussi par ce biais des braquages que vous allez garnir votre compte en banque et contrairement aux autres GTA, celui-ci se remplit très tôt dans le jeu, de sorte à ce que vous vous baladiez avec un véritable arsenal de munitions et un gilet pare-balles à 2.000 $ dès les premières heures de jeu. Un fric qui vous permettra d'ailleurs d'investir dans des propriétés ou des commerces locaux (société de taxi, cinéma, etc.), pour stocker vos véhicules ou continuer à engranger des tunes.

GTA IV ++

Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 293Eh oui, on peut faire du vélo dans GTA !
Le gameplay de GTA V reste assez proche de GTA IV. Il est en réalité une évolution de ce dernier, corrigeant pas mal de défauts, améliorant l'animation, fluidifiant les déplacements et les affrontements. Ainsi, les persos sont de toute évidence moins lourds, bien que se mouvoir dans un espace étriqué donne toujours lieu à des situations cocasses, à des chutes ridicules ou à des embrassades de murs bien involontaires. Les développeurs ont toutefois fait en sorte qu'en intérieur, les allées et venues soient toujours plus assistées. Mais de cette souplesse, ils en profitent surtout durant les gunfights, car davantage capables de s'adapter à la configuration environnante. Et c'est une nécessité dans la mesure où certains murs sont devenus destructibles et donc, des couvertures seulement temporaires. Bien aidé par une visée semi-automatique, le joueur n'a toutefois aucun mal à se défaire d'une IA certes, supérieure en nombre, mais pas très fine. Il doit simplement s'attacher à multiplier les headshots pour éviter qu'un blessé ne continue de le shooter une fois à terre. Les armes dont on dispose, customisables de surcroît (silencieux, suppresseurs, torches, etc.), suffisent de toute façon amplement à la tâche : Beretta, Uzi, AK-47, fusil de chasse ou de précision mais également lance-roquettes, grenades paralysantes ou bombes collantes sont au programme. Et maîtriser la complémentarité de tous ces jouets peut rendre les gunfights franchement faciles, bien que toujours très intenses.
Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 294Survoler Los Santos en avion est un vrai plaisir.
La conduite à quatre roues a connu le même sort, à savoir qu'elle reprend les bases de GTA IV et gagne en souplesse. Certains la trouveront trop arcade, mais les gabarits sont plutôt bien respectés. On a simplement perdu ces suspensions surréalistes et la latence de la direction, au profit d'un pilotage plus nerveux et plus précis, et d'une motricité décuplée, ce qui permet de grimper certaines difficultés plus aisément, au détriment du réalisme cependant. Mais se balader en bagnole est presque devenu has-been dans GTA V tant les transports aériens sont mis en avant. Taille de la map oblige, vous serez souvent tenté de voler ou commander un hélico pour vous rendre d'un point A à un point B, si vous souhaitez éviter les taxis, bien plus pratiques mais forcément moins fendarts. Les modèles sont plus nombreux que jamais mais surtout, il est possible de conduire des avions de ligne en se débrouillant bien, un véritable fantasme pour tout fan de GTA, ayant déjà essayé de détourner un Boeing sur la piste du Francis International Airport du quatrième épisode ! Et lorsque vous aurez débloqué la compétence, suite à quelques missions fortes en adrénaline, vous pourrez sauter en parachute à tout moment depuis votre monture et admirer le tout Los Santos le temps d'une chute interminable. Le base-jump de Ballad of Gay Tony peut se rhabiller.

Full connected et activités annexes

Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 295Le saut en parachute, récurrence dans GTA V.
Comme dans GTA IV, nos héros disposent chacun d'un smartphone, qui leur permet de recevoir mails et SMS de leurs contacts, d'appeler un taxi, de prendre des photos voire même de surfer sur le Net. Un Web virtuel plus vrai que nature, qui donne accès à tout un tas de services. Espionnez vos amis sur un simili-Facebook, commandez voitures et transports aériens par Internet, faites-vous livrer chez vous, spéculez en bourse pour gagner de l'argent (nécessaire à acheter certaines propriétés complètement hors de prix), etc. De toute évidence, Rockstar s'est servi de cette toile improbable pour en faire sa tribune et parodier à sa sauce les nombreux sites et services qui polluent le Web d'aujourd'hui. Facebook et Apple en prennent notamment plein les dents et ce ne sont pas les seuls. L'outil reste complètement délirant mais également fonctionnel.
Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 296Les coupes proposées s'adaptent au personnage joué.
Je défie quiconque de s'ennuyer entre deux missions principales. Outre les quêtes annexes, certains événements aléatoires se produisent sous vos yeux (à la Red Dead Redemption) et nécessitent parfois une interaction de votre part. Quelques-uns sont même carrément scénarisés et peuvent ouvrir de nouvelles missions à nos trois malfrats. Si vous croisez deux fripouilles en train de dépouiller une touriste, venez-lui en aide, quitte à garder l'argent pour vous. Un paquet d'illuminés, situés çà et là, auront des requêtes à vous soumettre, comme ce vendeur en immobilier qui vous demande d'arracher 15 panneaux de vente de son concurrent un peu partout dans Los Santos. Mais ce n'est pas tout, puisque les animations sont plus nombreuses que jamais : Manèges, boutiques de fringues, salon de tatouage, garage de tuning, téléphérique, école de pilotage, cinéma, strip-club, fléchettes, coiffeur, courses nautiques ou tout-terrain, sauts en parachute, tennis, triathlon, golf... Bref, la map déborde de possibilités et au final GTA ressemble plus à un MMO qu'à un jeu d'action. Ce qui ne devrait pas déplaire aux fans de la série...

Atterrissage dans le MMO GTA

Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 297L'écran de vote après une activité permet de passer outre le matchmaking.
Au niveau du Online, GTA 5 propose aux joueurs d'accéder à une véritable expérience persistante directement depuis la roue des personnages dans le solo ou depuis les menus du jeu. Rockstar donne tout de suite le ton du MMO en démarrant par une création de personnages atypique basée sur une génération d'avatars focalisée sur l'hérédité, et sur une répartition des statistiques issue de l'élaboration d'une « journée type », dans laquelle on définit combien de temps on passe dans diverses activités (travail, loisir, sommeil, amis...). Une fois le personnage sur le terrain, c'est par un court tutoriel que l'on est immergé dans l'aventure. L'occasion pour le joueur de commencer à croiser des têtes connues telles queLamar, qui vous offre votre premier pistolet et votre première voiture. N'ayez crainte, vous serez seul sur cette session puisque le titre propose différentes strates de Online, avec plusieurs degrés d'« intimité » : Online Solo (sans joueurs), Online avec ses amis ou son « crew » en session privée, ou Online avec des inconnus.
Test Grand Theft Auto V Xbox 360 - Screenshot 298Des affrontements à 16 joueurs : efficace et jouissif !
S'offre alors à vous une aventure rythmée, certes limitée à 16 joueurs en monde ouvert mais bien plus dynamique que le Online de GTA 4. Au passage, le matchmaking d'activités ou de missions instancées réunit tous les joueurs en attente et pas seulement votre session mode libre. Du coup, on switch assez facilement d'un mode libre à une mission à 16 joueurs sans pour autant sentir les limites liées aux restrictions de fréquentation des serveurs. On progresse à la manière d'un MMO, en réalisant des missions et activités afin de collecter de précieux RP (vos points d'expérience) qui font augmenter votre niveau et vous permettront, en plus d'accéder à des améliorations déblocables, d'être contacté par d'autres personnages clés du solo (Lester, Simeon, Ron...). Ces derniers vous apporteront des avantages non négligeables tels que la possibilité de mettre des primes sur des joueurs de la session ou de repérer sur la map certains modèles de véhicules. On accède graduellement à une vraie vie de gangster avec l'achat de garages pour stocker les véhicules, l'achat de propriétés pour se relaxer avec ses amis ou encore planifier une série de braquages. C'est d'ailleurs un véritable plaisir de progresser, lentement mais sûrement, danscet univers qui, contrairement à celui du multijoueur de GTA 4, ne vire pas systématiquement au deathmatch sur une infime partie de la map offerte pour l'occasion.


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